Soirée « et pour quelques bananes en plus, le scandale du chlordécone »

Dans une ambiance conviviale, autour d’une soupe bio et un apéro sympa, une trentaine de personnes ont participé à la projection du film « Pour quelques bananes de plus » le mardi 21 novembre au CRiC – Comptoir des Ressources et d’Implications Citoyennes organisé avec l’association InTerre-Acción. L’événement fait partie du Festival des Solidarités et du Festival ALIMENTERRE. Pour animer le débat après le film, Delphine Lucas-Leclin, maraîchère bio de l’AMAP du CRIC (ferme de Marconville) était présente, ainsi que le Collectif Guatemala et Maelys Orellana, Chargée de campagne de Dignité au travail & Régulation des multinationales (ActionAid France).

À l’issue de la projection, le public a pu échanger sur les dérives de l’agriculture intensive qui, associée à la colonisation, mènent à une monoculture non respectueuse de l’environnement. Même si le chlordécone a été interdit en Europe, il a continué à être utilisé dans les Antilles sous le déni de l’Etat. Delphine (AMAP /CRIC) a profité pour poser la question qui fâche : Est-ce que nous avons vraiment besoin de consommer quotidiennement des bananes dans l’hexagone ? Une production destinée au marché européen qui génère des tensions et des problèmes sanitaires et environnementaux dans les Antilles. Ne serait-ce pas encore des séquelles laissées par la colonisation ? Les bananes aux Antilles, la canne à sucre à la Réunion…

Maelys (ActionAid France) a ajouté que la mémoire des plantations de bananes est complètement liée à la situation actuelle des travailleurs et travailleuses du secteur qui se battent pour le respect de leurs droits. Les terres agricoles sont polluées ainsi que les sources et les rivières (avec du chlordécone ou du glyphosate) ; raison pour laquelle plusieurs organisations demandent une écologie décoloniale où les conditions environnementales mais aussi les conditions de travail soient prises en compte, comme le montre la campagne menée par ActionAid France : « Dignité au travail et Régulation des multinationales ».

À cette occasion, certaines personnes ont pu découvrir les AMAP – Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne – comme une nouvelle façon de produire et de consommer où l’agriculteur·ice est soutenu·e par l’implication des citoyen·nes qui se portent garant·es en assumant l’achat d’un panier bio tout au long de l’année. Une réponse locale aux aberrations (comme le chlordécone !) créées par les logiques de l’agrobusiness.