Ouverture du festival, jeudi 9 février 2012 à 19h30
à la Maison de la Citoyenneté
25 rue Jean-Jacques Rousseau à Ivry, avec
“LA BIO-UTOPIE”
Film documentaire
de Nathalie Maufras et David Sorin
http://bio-utopie.org/
19h30 – Accueil, apéritif
20h – Film – 20h45 – Échange
21h30 – Soupe bio-végétarienne
.
Un partenariat CRIC / Attac
.
———————————–
Article de l’Écologithèque
Pourquoi l’agriculture bio ? Pourquoi des agriculteurs et des consommateurs biologiques ? Quelle relation les unit, ou devrait les unir ? Quelles différences existe-t-il, autres qu’évidentes — comme par exemple le respect de l’environnement et des animaux —, entre l’agriculture dite conventionnelle et la celle dite bio ? Quelle passerelle entre notre santé et la consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique ? Le bio est-il réservé à une élite ou aux riches ? En quoi l’agriculture et l’alimentation bio modifient-elles notre rapport au monde et à l’humain ?
Autant de questions abordées dans le film documentaire La bio-utopie, de Nathalie Maufras et David Sorin, produit par La famille digitale. À travers la rencontre de paysans, entrecoupée par des interventions de Lylian Le Goff, médecin environnementaliste réputé, les auteurs nous permettent d’aborder la bio en la repositionnant dans sa dimension universelle : l’utopie originelle d’un « développement » durable et solidaire.
Cultiver et élever bio répond à une motivation qui va bien au-delà d’un mode d’agriculture respectueux de la Planète. Il s’agit en réalité de s’inscrire dans un mouvement plus général ou la solidarité, l’entraide et l’humain sont au centre des préoccupations.
S’il n’était question que d’occuper une niche économique, la bio n’aurait pas plus d’intérêt qu’une autre agriculture. Elle en serait encore à un stade larvaire réservé aux initiés. Mais depuis longtemps, par l’action des chercheurs, des producteurs et des citoyens l’agriculture biologique connaît une telle expansion qu’elle est devenue une réalité de la vie de tous les jours.
C’est bien parce que la bio induit un rapport particulier entre les producteurs et les consom’acteurs qu’elle ne s’arrête pas à une simple transaction commerciale. Produire et manger bio participe d’une démarche à la fois économique et, n’ayons pas peur du mot, philosophique.
Acheter bio c’est acheter solidaire, local et garantir un revenu décent aux paysans producteurs. Il n’y a pas de sens, comme l’explique Lylian Le Goff, à manger des fruits et légumes hors saison, importés de pays lointains, qui aggravent notre empreinte écologique. Comme il n’y a pas de sens à acheter bio dans les grandes surfaces, ces zones impersonnelles de la consommation de masse. Il n’y pas de sens à acheter bio et, par exemple, rouler en 4X4 ou spéculer en bourse sur les denrées alimentaires.
L’agriculture bio, comme en témoigne La bio-utopie, relocalise et génère un autre rapport entre le consom’acteur et le producteur.
La bio-utopie de Nathalie Maufras et David Sorin permettra au plus sceptiques d’approcher de manière directe et concrète les réalités d’une agriculture biologique qui n’est pas celle que disent les tenants de l’agriculture conventionnelle, plus attachés à la rentabilité qu’à la qualité, au portefeuille qu’à notre santé.
La clarté des explications de Lylian Le Goff vient nous éclairer sur des sujets tels que la santé et la bio. Comment ne pas admettre qu’il existe un rapport direct entre notre alimentation et notre santé ? Ingurgiter sa vie durant, même à faible dose, des pesticides, des antibiotiques, des herbicides, des hormones et autre merdicides qui sont devenus, pour l’agriculture et l’élevage intensifs, des adjuvants utilisés quotidiennement, n’est pas anodin.
De même qu’il faut tordre le cou à l’idée qu’une agriculture biologique ne pourrait pas nourrir tous les humains. Une fausse vérité que Lylian Le Goff démonte dans La bio-utopie.
Commençons, par exemple, par manger moins de viande. Il faut 9 g de protéine végétale pour « fabriquer » 1 g de protéine animale…
Consommer bio n’est pas une mode ou le privilège de gens aisés. C’est avant tout un partage et un espoir. C’est aussi un acte politique.
Acheter et consommer bio et solidaire c’est voter pour un monde plus humain, qui prend en compte les générations futures en ne détruisant pas notre écosystème et en préservant les ressources naturelles. Plutôt qu’un consommateur, être un consom’acteur c’est faire acte d’une détermination et d’une volonté de changer la société en profondeur.
Les paysans de La bio-utopie ne sont pas des illuminés ou des babas-cool attardés, mais bien des précurseurs, des hommes et des femmes qui ont choisi la seule voie possible en réponse aux changements climatiques et aux prochains désordres environnements qui nous guettent.
L’agriculture biologique ne se contente pas de mettre dans notre assiette une alimentation saine, elle préserve la Planète et crée des liens qui libèrent.
Nous sommes ce que nous mangeons.
Ne pas faire l’impasse sur les bonus : l’interview passionnant de Lylian Le Goff ; ainsi que celui de Dominique Marion Président de la Fédération Nationale de l’agriculture biologique (FNAB), notamment pour ce qui concerne le nouveau label bio européen.
La bio-utopie est un film documentaire qui nous offre une vision réaliste et sereine de l’agriculture biologique.
Un DVD indispensable dans sa filmothèque.
Christophe Léon
www.christophe-leon.fr
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.